Genappe: arrêt de travail à l’école Saint-Jean ce mardi après-midi
En soutien à leurs collègues partis manifester à Bruxelles ce mardi, les enseignants de garde à l’école Saint-Jean ont arrêté de travail de 14 h 25 à 15 h 15.
- Publié le 23-04-2024 à 19h32
À l’appel du front commun syndical, les enseignants de l’école Saint-Jean de Genappe sont pour la plupart partis manifester leur mécontentement ce mardi à Bruxelles, mécontentement relatif notamment à la pénurie de personnel et la surcharge administrative. Plusieurs d’entre eux sont restés à l’école à Genappe, pour garder les enfants qui étaient à l’école: "Nous avons décidé de faire un arrêt de travail de 14 h 25 à 15 h 15, soit lors de la dernière heure de cours. Cela nous permettra d’expliquer aux parents, de vive voix, nos revendications", indique Ève, enseignante maternelle.
Les enseignants réclament notamment des classes où les enfants seraient moins nombreux: "Ici, à Saint-Jean, les classes comptent entre 20 et 22 élèves en primaire et entre 22 et 24 élèves en maternelle. C’est encore raisonnable".
La surcharge administrative est à leurs yeux totalement déraisonnable: "Dans le cadre du Pacte d’excellence, chaque école a un plan de pilotage avec ses objectifs. Nous en avons cinq dans notre école, par exemple améliorer le bien-être dans la cour de récréation, que chaque enfant soit traité de la même manière. C’est louable mais lors des deux heures de concertation par semaine entre enseignants et direction, les discussions portent presque exclusivement sur ce plan de pilotage, on ne discute plus entre collègues pour voir comment venir en aide à l’un ou l’une d’entre nous qui rencontre des difficultés", poursuit Ève.
"Nous n’avons plus la possibilité de prendre du temps en classe pour venir en aide à un enfant en difficulté, raconte Marie, enseignante primaire. Lorsque j’étais enceinte, je travaillais le soir chez moi pour voir comment je pouvais aider cet élève. Pendant cette grossesse, j’avais terriblement mal au dos. J’ai pleuré en classe, je suis venue en classe jusqu’au moment où on m’a trouvé une remplaçante."
Ève enchaîne: "Quand ma fille s’est fait opérer, j’ai dû venir travailler…"
Manque de confiance
La surcharge administrative est aussi une réalité: "Lorsqu’un enfant a de grosses lacunes, il devient compliqué de le faire doubler, ce qui serait préférable pour lui. Il y a un tas de documents à remplir pour justifier la décision, cela devient très compliqué. Une commission vient sur place pour voir comment cela s’est passé. On ne nous fait plus confiance…", témoigne Anne-Sophie, enseignante en primaire.
"Si malgré tout un enfant double, il faut lui prévoir un double parcours pour qu’il ne refasse pas les mêmes choses que l’année précédente. C’est impossible", poursuit Anne-Sophie.
L’arrêt de travail observé ce mardi ne témoigne en rien d’un désinvestissement du personnel enseignant: "Que du contraire ! Nous aimons notre métier. Si on se mobilise, c’est pour le bien des élèves. La surcharge est telle actuellement que nous avons moins de temps pour assurer l’essence même de notre travail, à savoir enseigner et aider les élèves".